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Agressions subies par les enseignants, éducation sexuelle à l’école, respect des accords, état civil des élèves…. Cheikh Mbow, D. E. de la Cosydep se prononce…

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L’année scolaire tire vers sa fin. Cette année, l’école a fait face à de nombreux défis. Le Directeur exécutif de la Cosydep, Cheikh Mbow dans une tribune à la presse, s’est prononcé sur des questions qui ont traversé l’école sénégalaise.

Interpellé sur la question des agressions subies par les enseignants, la Cosydep condamne cette violence qui humilie les enseignants.

Selon Cheikh Mbow, « l’État doit prendre des mesures vigoureuses contre toute forme de violence dans l’espace scolaire et universitaire. Il faut cependant, faire remarquer que cette violence est l’expression d’une crise sociétale profonde. Une crise de l’autorité clairement établie. L’autorité religieuse, politique, coutumière, associative est défiée. Le parent, face à ses enfants, n’y échappe pas non plus. Par ailleurs, l’école est concurrencée par d’autres instances non contrôlées. Il s’agit de la rue, des médias, des réseaux sociaux qui sont des ‘’écoles ouvertes’’. »

En somme, dira Cheikh Mbow, « ce qui arrive aux enseignants est en réalité la conséquence de cette crise d’autorité qu’il faut redresser. » Par ailleurs, Cheikh Mbow estime que ce sont et l’État et la communauté qui portent toute la responsabilité de cette affaire.

En effet, c’est « d’abord à la communauté qui, avec les exigences de la quotidienneté et les transformations sociales, a très peu de cadres appropriés pour éduquer. Pire, nos enfants, face aux querelles des adultes, considèrent que le plus déterminé, c’est celui qui est le plus incendiaire, le plus violent, celui qui fait le buzz. »

Sur la question de l’éducation sexuelle à l’école, la Cosydep condamne toute tentative de promotion de contre-valeurs et estime que les communautés sénégalaises ont déjà leurs approches et leurs réponses tirées de leurs traditions et de leurs religions.

« Notre position est claire, il faut veiller sur notre souveraineté en matière d’éducation avec un système qui écoute plus et mieux le citoyen sénégalais qui en est le bénéficiaire et qui doit en être le commanditaire.  Ensuite, en revisitant notre « Livre blanc » de 2014, en contribution aux Assises Nationales de l’Education, à la page 69, la Coalition a posé la problématique de l’éducation aux valeurs. La Coalition est persuadée qu’une application des conclusions des Assises et une vigilance permanente constituent la meilleure manière de nous prémunir de tout danger (dépravation des mœurs, émigration clandestine, banditisme, violence)… », a dit M. Mbow.

Sur un autre registre, les organisations syndicales ont remis au goût du jour le respect par l’État des accords. La Cosydep  regrette que « depuis plus d’un an, le monitoring des accords soit paralysé, avec la suppression du poste de Premier Ministre. Avec cet arrêt, on est dans une situation de crise latente. Il n’est pas acceptable de ne pas entretenir le dispositif de suivi et de mise en œuvre de ces accords. »

Cheikh Mbow pense donc que le « le gouvernement doit faire preuve de plus de pragmatisme pour solder le passif avec les enseignants. Nous en avons assez d’entendre le refrain ‘’Accords non respectés’’. Nous devons dépasser cette question définitivement. Les grandes vacances doivent être sérieusement mises à profit. Sans un système pacifié, on ne peut absolument rien construire de solide. »

En outre , il rappelle que, dans le contexte de la covid, « beaucoup avaient la possibilité d’opter pour le télétravail, les fonctionnaires (forces de sécurité, travailleurs de la santé et enseignants) ont été contraints de prendre des risques, sans un dispositif de protection complet. La Covid aura suffisamment rappelé l’exigence d’une véritable revalorisation des agents de la fonction publique. Le premier signal serait de respecter les engagements en cours, de diligenter leurs dossiers », a dit Cheikh Mbow.

Pour finir, Cheikh Mbow s’est prononcé également sur la question de l’état civil des élèves. En effet, plus de 184.000 enfants n’ont pas d’extrait de naissance, ce qui les prive du coup de composer au même titre que leurs autres camarades. Pour la Cosydep, « cette problématique doit être adressée de manière définitive. En 2021, le Sénégal devrait dépasser ces questions d’état civil : un enfant sans pièces d’état civil n’existe pas juridiquement. Aucune planification rigoureuse ne peut se faire sans une maîtrise de la démographie. Plusieurs initiatives ont été éprouvées. Il reste que l’État doit prendre cette question à bras le corps pour définitivement la vider. Il est regrettable que la question se pose chaque année, à pareil moment. Nous considérons que les audiences foraines ne sont pas une solution structurelle. Nous avons les moyens de résoudre ce problème en exploitant toutes les opportunités offertes par la digitalisation et le numérique », a conclu Cheikh Mbow…

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