D’après Serigne Moussa Ka, le lieutenant Yora Coumba Sow et l’interprète Doudou Seck Bouel Mogdad étaient présents lors de la rencontre ; le grand imam Ndiaye Sarr y aurait également assisté d’après Serigne Yatma Mbaye.
Au cours de la rencontre du jeudi 5 Septembre 1895, où l’autorité coloniale décida de son exil au Gabon, le Cheikh impulsa une nouvelle forme de résistance, d’inspiration divine, fondée sur la science et la crainte révérencielle. Cet événement est l’un des plus importants de l’histoire contemporaine, car de cette démarche se dégagent de nombreuses leçons qui ouvrent des perspectives nouvelles à l’humanité.
Ce face à face montre que la vérité n’appartient à aucune race et à aucun peuple, car chaque nation a connu au fil des âges des hommes exceptionnels qui ont prouvé que la vérité n’appartient qu’à Dieu, l’Unique. La vie du Cheikh démontre que s’il est vrai que l’Islam est né au sein de la nation arabe, c’est une eau pure qui prend la forme du récipient qui la contient ; c’est un message universel qui s’adresse à toute l’humanité :« Le plus noble d’entre vous, auprès de Dieu, est le plus pieux d’entre vous. Dieu est celui qui sait et qui est bien informé » .
Selon Cheikh Abdoulaye Dièye, à l’époque, personne ne pouvait saisir la portée de l’attitude du Cheikh ; même les plus grands érudits ignoraient le sens combien bénéfique et les lendemains combien dignes que le Cheikh apportait à l’Islam et à l’humanité. Ce n’est que plus d’un siècle après, en réfléchissant sur les retombées actuelles des prises de position de colonisateurs face à l’Islam que l’on peut juger à sa juste valeur l’événement et la portée symbolique du 5 Septembre 1895. Au delà de la simple résistance, le Cheikh apportait une réponse définitive au problème colonial. Il posait déjà les bases d’un renouveau de sa société et était porteur d’un message qui visait à redonner à l’homme son rôle de lieutenant de Dieu sur terre.
Mourides.info