Atteintes à la liberté de manifestation
Toujours selon Amnesty, l’Etat du Sénégal continue de violer la liberté d’expression, notamment, la liberté de rassemblement et de manifestation pacifique proclamé par la constitution du pays et plusieurs traités régionaux et internationaux de droits humains dont il est partie. Le gouvernement a interdit, en 2013 et 2014, plusieurs manifestations initiées par des partis politiques, des syndicats et des groupes de la société civile à Dakar et dans les régions. Certaines manifestations ont été violemment réprimées par la police et des manifestants ont été arrêtés et traduits en justice. Les interdictions non fondées de manifestations constituent la principale cause de troubles à l’ordre public au Sénégal, les manifestations autorisées se déroulent en général de façon pacifique.
Suppression de la Crei
Seydi Gassama a aussi déclaré que la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei) est une juridiction d’exception qui ne respecte pas les normes d’un procès équitable, en l’occurrence, les droits de la défense et le double degré de juridiction consacrés par le Pacte international relatif aux droits civils et politiques et d’autres traités dont l’Etat du Sénégal est partie. C’est pourquoi, il estime que la Crei doit être supprimée ou être profondément réformée pour la conformer aux normes internationales de procès équitables. De l’avis du défenseur des droits humains, le droit à un procès équitable est «un droit fondamental auquel ne peut déroger aucun Etat, quelles que soient la nature et la gravité des charges retenues contre une personne». Selon M. Gassama, la Crei doit être supprimée ou être profondément réformée pour «la conformer aux normes internationales de procès équitables».
Des points positifs au crédit de l’Etat du Sénégal.
Pour autant, tout n’est pas mauvais dans ce rapport. Amnesty International a salué les efforts consentis en vue d’améliorer les conditions des détenus avec la construction prochaine d’une prison de 1500 places et d’une école nationale de l’administration pénitentiaire à Sébikotane. Seydi Gassama encourage la réforme judiciaire créant des chambres criminelles permanentes auprès des Cours d’appel pour remplacer les cours d’assises permettra de réduire les cas de longues détentions préventives. «Nous saluons également la volonté de trouver une solution à la mendicité des enfants talibé marquée par le projet de loi portant statut des daaras et appelons tous les acteurs à mettre les droits de l’enfant au centre des discussions», s’est réjoui Gassama. Il en est de même du projet de code minier qui constitue une avancée dans la protection des droits humains des communautés affectées par l’exploitation minière, même si le texte doit encore être amélioré, avant d’être soumis à l’Assemblée nationale. Selon Amnesty, l’Etat du Sénégal est l’un des tout premiers à ratifier le Traité sur le Commerce des Armes dont la mise en œuvre par l’ensemble des Etats du monde permettra de mettre fin à la souffrance humaine causée par les conflits armés.