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DROITS HUMAINS AU SENEGAL: Un rapport d’Amnesty International charge l’Alternance II

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Dans un rapport publié hier, l’Ong qui défend les droits humains accuse, de nouveau, l’actuel son régime de graves violations des droits humains.

Au terme d’investigations sur le terrain, les enquêteurs d’Amnesty International ont publié, hier, un rapport à charge contre Macky Sall et son régime. L’Ong pointe la «reculade» de notre pays dans divers domaines liés aux droits humains. «En 2014, rien n’a évolué. Au contraire, on pourrait parler pratiquement de régression. La situation des droits humains au Sénégal a connu peu d’avancées par rapport à celle que nous avions présentée devant la presse le 28 mai 2013. Les mêmes types de violations des droits humains persistent», a commenté Seydi Gassama directeur exécutif Amnesty International Sénégal. Selon toujours l’ONG, tortures et sévices sont des pratiques courantes au pays de la Teranga. Et ils sont très – trop – souvent le fait des forces de sécurité. «En décembre 2013, la police a fait usage de balles réelles contre des élèves qui manifestaient pour réclamer des professeurs à Djirédji en Casamance. Un mois plus tard, en janvier 2014, des militaires basés à Oulampane, près de Bignona, ont fait usage de balles réelles pour disperser des élèves qui occupaient la route nationale pour réclamer des professeurs blessant quatre élèves», relate Gassama, qui dénonce aussi l’absence de poursuites contre les coupables. Quid de l’assassinat de l’étudiant Bassirou Faye, tué par un tir de la police lors d’une manifestation d’étudiants à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar en août 2014 ?

Atteintes à la liberté de manifestation

Toujours selon Amnesty, l’Etat du Sénégal continue de violer la liberté d’expression, notamment, la liberté de rassemblement et de manifestation pacifique proclamé par la constitution du pays et plusieurs traités régionaux et internationaux de droits humains dont il est partie. Le gouvernement a interdit, en 2013 et 2014, plusieurs manifestations initiées par des partis politiques, des syndicats et des groupes de la société civile à Dakar et dans les régions. Certaines manifestations ont été violemment réprimées par la police et des manifestants ont été arrêtés et traduits en justice. Les interdictions non fondées de manifestations constituent la principale cause de troubles à l’ordre public au Sénégal, les manifestations autorisées se déroulent en général de façon pacifique.

Suppression de la Crei

Seydi Gassama a aussi déclaré que la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei) est une juridiction d’exception qui ne respecte pas les normes d’un procès équitable, en l’occurrence, les droits de la défense et le double degré de juridiction consacrés par le Pacte international relatif aux droits civils et politiques et d’autres traités dont l’Etat du Sénégal est partie. C’est pourquoi, il estime que la Crei doit être supprimée ou être profondément réformée pour la conformer aux normes internationales de procès équitables. De l’avis du défenseur des droits humains, le droit à un procès équitable est «un droit fondamental auquel ne peut déroger aucun Etat, quelles que soient la nature et la gravité des charges retenues contre une personne». Selon M. Gassama, la Crei doit être supprimée ou être profondément réformée pour «la conformer aux normes internationales de procès équitables».

Des points positifs au crédit de l’Etat du Sénégal.
Pour autant, tout n’est pas mauvais dans ce rapport. Amnesty International a salué les efforts consentis en vue d’améliorer les conditions des détenus avec la construction prochaine d’une prison de 1500 places et d’une école nationale de l’administration pénitentiaire à Sébikotane. Seydi Gassama encourage la réforme judiciaire créant des chambres criminelles permanentes auprès des Cours d’appel pour remplacer les cours d’assises permettra de réduire les cas de longues détentions préventives. «Nous saluons également la volonté de trouver une solution à la mendicité des enfants talibé marquée par le projet de loi portant statut des daaras et appelons tous les acteurs à mettre les droits de l’enfant au centre des discussions», s’est réjoui Gassama. Il en est de même du projet de code minier qui constitue une avancée dans la protection des droits humains des communautés affectées par l’exploitation minière, même si le texte doit encore être amélioré, avant d’être soumis à l’Assemblée nationale. Selon Amnesty, l’Etat du Sénégal est l’un des tout premiers à ratifier le Traité sur le Commerce des Armes dont la mise en œuvre par l’ensemble des Etats du monde permettra de mettre fin à la souffrance humaine causée par les conflits armés.

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