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EDITO DU JOUR : Copier-coller

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Les régimes se succèdent et se ressemblent. Les traditions demeurent indécrottables. La dernière réunion du Secrétariat exécutif provisoire de l’Alliance pour la République (APR), en est une parfaite illustration. La présidence de la République, haut lieu de notre tradition républicaine, est aujourd’hui transformée en permanence du parti de Macky Sall qui y tient ses réunions de bureau politique. Une tradition longtemps décriée sous le régime de son prédécesseur, qui avait réussi la prouesse de transformer les jardins du palais en «Sandaga bis».

Sous le régime de la rupture, alors qu’on croyait avoir chassé le naturel, le voilà qui revient au grand galop. Dommage pour notre République. Pourtant, il y a près de trois décennies, Abdou Diouf tenait ses réunions de bureau politique tous les mercredis à l’Assemblée nationale. Ce qui avait soulevé le courroux de son irréductible opposant d’alors, Abdoulaye Wade. Celui-ci s’était battu bec et ongles, jusqu’à pousser les socialistes à tenir leur messe hebdomadaire, à leur siège de Colobane. Dans ses mémoires qu’il a publiés récemment, Diouf expliquait d’ailleurs que l’une des raisons qui l’ont poussé à créer le poste de premier secrétaire et à le confier à Ousmane Tanor Dieng, était de mettre un terme à cette tradition qui faisait que tous les mercredis, la circulation était bloquée à Colobane et alentours, parce que le Président de la République, allait à une réunion de son parti. Un grand pas vers la séparation de la double casquette : Président de la République et secrétaire général ou président de parti.

Rebelote, nous voici de nouveau à la case de départ. Alors même que sous le règne d’Abdoulaye Wade, l’opposition d’hier, au pouvoir aujourd’hui, avait fait de cette séparation, un de ses chevaux de bataille. Mais hélas, les traditions ont la vie dure. Le palais de la République retrouve ses oripeaux de permanence du parti au pouvoir. L’alliance de la République quitte la VDN, pour installer ses pénates à l’avenue Léopold Sédar Senghor. Une leçon du reste bien apprise par Macky Sall qui devant son instituteur aurait vu marqué sur la marge de sa copie, la mention : «leçon sue».

Leçon bien apprise, et bien appliquée par l’élève d’hier que son mentor avait qualifié d’apprenti lors de la dernière présidentielle. Un apprenti qui montre du reste à suffisance, qu’il a été à bonne école. Autrement, il n’aurait pas profité d’une réunion de son parti, pour nommer l’ancienne Premier ministre, Aminata Touré au poste d’Envoyée spéciale du président de la République. Mais au fait, que renferme une telle nomination ? N’est – ce pas une coquille vide que l’on voudrait enjoliver, pour amadouer une «rebelle», pour la faire rentrer dans les rangs ? Mimi Touré ne serait-elle pas une sorte de super chargée de mission ?

En tout cas, après les conseillers personnels, Mor Ngom et Benoit Sambou, Macky Sall, inaugure l’ère des «envoyés spéciaux». Certes il a le pouvoir de nommer qui il veut, quand il le veut, comme le lui reconnait la Constitution, mais au moins qu’il sache faire la différence entre l’Etat et le parti. Lui qui avait chanté sur tous les toits et sous tous les tons, l’avènement de l’ère de «la patrie avant le parti».

Alors ces bonnes vieilles méthodes wadiennes, doivent être reléguées aux calendes… sénégalaises. Wade avait nommé Awa Diop, ministre en plein congrès du PDS au stadium Marius Ndiaye. Macky nomme Mimi Touré envoyée spéciale en pleine réunion du SEP de l’APR. la ressemblance est énorme. Jusqu’où nous mènera la singerie… ?

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