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Famara Ibrahima Cissé : « Il y a un problème de transparence dans les contrats ».

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Pour le Président de l’Association des Clients et Sociétaires des Institutions Financières, ACSIF, Famara Ibrahima Cissé les banques de la place doivent améliorer leur qualité de service et appliquer en totalité les 19 mesures de gratuité recommandées par la Bceao.

Quels sont les principaux griefs que les clients portent à l’égard des institutions financières du pays ?

Nous avons posé sur la table des directeurs de banques le problème du respect des clients au sein des institutions bancaires. Il nous a été donné de constater de longues files d’attente à des moments où un seul ou deux guichets fonctionnent dans une agence. Nous avons aussi posé le problème de la qualité de service. Nous avons constaté qu’elle pose problème. Vous allez à un Guichet automatique bancaire (Gab), soit il est en panne ou il n’a pas de réseau, soit il est hors service, etc. Un lourd préjudice que la banque porte au client.

Alors que si le client pénalise la banque, les pénalités tombent aussitôt. Nous avons vu des Gab qui n’ont pas de caméras de surveillance et par expérience, c’est toujours le client qui en pâti. Il fait une opération qui est rejetée par l’appareil. Après son départ, l’opération s’effectue derrière lui et il est débité sur son compte alors qu’il a été doublement lésé. Tout cela pour dire qu’il y a de réels problèmes de qualité de service. Les messages et autres mails qui font des siennes. Des difficultés pour disposer d’une attestation d’engagement ou de non-engagement qui peuvent à la longue devenir onéreuses.

Outre ces problèmes, qu’avez-vous constaté ?

Il y a aussi un problème de transparence dans les contrats entre les banques et les clients. Les conventions de prêts ne sont pas mises à la disposition des clients pour qu’ils puissent les étudier avant de les signer. Les conditions de signatures de ces conventions de prêts sont nébuleuses et ne vont pas à l’avantage du client. Je n’évoque pas les détournements sur des comptes de clients. La mobilité bancaire est aussi un problème avec les banques. Aujourd’hui, pour quitter une banque et aller vers une autre, c’est croix et la bannière. La banque vous demande une coquette somme qui va de 120 000 à 150 000 Fcfa. Pourtant, le client est sensé être libre d’adhérer à la banque de son choix pourvu qu’il honore ses engagements. Mais au Sénégal pour changer de banque, ce sont des pénalités, des papiers à fournir qui peuvent traîner pendant deux mois avant de pouvoir changer de banque.

Les 19 mesures gratuites décrétées par la Bceao sont-elles effectives au niveau des banques sénégalaises ?

Nous avons eu à vérifier dès le 1 octobre si les recommandations de la Bceao étaient respectées et à notre grande surprise que nenni. Nous avons eu à faire toutes les banques du pays dès la veille de l’entrée en vigueur de la loi et le jour d’après. C’est-à-dire les 31 septembre et le 2 octobre et rien n’a réellement changé sur les grilles tarifaires des banques. Sur l’étendue du territoire national, les rapports que nous avons reçus de nos représentants n’indiquent aucune baisse des services bancaires. Il y a quelques mesures qui sont appliquées ça et là, mais il s’agit des 19 mesures de la Bceao et à ce jour, à notre connaissance, aucune banque n’applique la gratuité de ces mesures. Pas 17 ou 18, mais les 19 dans leur ensemble.

Quels sont les chantiers de l’ACSIF ?

Faire valoir la qualité et la transparence des banques au Sénégal. Il est aussi dans notre programme d’autres actions pour pousser les banques à améliorer le traitement qu’elles donnent aux clients. Des actions extrêmes peuvent aller jusqu’à demander aux usagers de ne plus adhérer au niveau des institutions financières. Mais on n’est pas encore arrivé à ce niveau.

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