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Ibrahima SENE PIT/SENEGAL – L’analyse de la Présidentielle au Mali 

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Ce quin s’est passé au Mali, et qui s’y passe encore, ne devrait laisser indifférent, aucun républicain démocrate de notre sous- région, et du continent tout entier.
La voici:

Résultats de la Présidentielle au Mali

Un Pôle de Candidats à la Présidentielle au Mali, issus de l’opposition, s’est organisé autour du Candidat malheureux du second tour, Soumaïla Cissé, pour rejeter les résultats officiellement proclamés, sur la base d’accusation de « fraude massive », dont les observateurs maliens, africains, européens et onusiens, n’ont eu connaissance.

Mais cette appréciation unanime des observateurs, n’a pas suffi au perdant qui s’est fabriqué ses « propres résultats » pour se proclamer vainqueur, rejeter les résultats officiels, et appeler à la mobilisation dans la rue, pour faire « respecter le suffrage du peuple » !.

Il s’est ainsi armé de « fakes news » pour arriver à ses fins, sachant que malgré sa défaite, avec 34,54% du suffrage exprimé au second tour, 879235 maliens ont voté pour lui, principalement de la Capitale, qu’il veut transformer en bastion contestataire.

Voilà donc comment des « fakes news » peuvent être exploités à des fins politiciennes!

En effet, faire croire que les résultats des urnes, validés par le Cours Constitutionnelle, reconnus par l’ONU, l’UA et la CEDEAO, ne reflètent pas le suffrage exprimé par le peuple Malien, à cause de « fraudes massives », c’est prendre ses désirs pour la réalité!

Même la société civile a dû prendre ses responsabilités en organisant une grande manifestation pour appeler les mauvais perdants à plus de raison.

La Coalition de la majorité présidentielle s’est abstenue à organiser des contre manifestations face aux mauvais perdants, pour éviter de créer un climat de tension qui ferait leur affaire.

Il est donc temps en Afrique que les gens sachent perdre dans une élection!

Aujourd’hui, la stratégie du chaos post- électoral a de moins en moins de chance de prospérer!

Cette stratégie a commencé par le refus de l’opposition d’aboutir à une réforme consensuelle du fichier électoral, et du code électoral.

Le pouvoir a dû user de sa majorité parlementaire pour prendre les textes légaux et réglementaires devant organiser la Présidentielle à date échue.

Que ceux qui rêvent d’accéder au pouvoir par les urnes, en tirent donc toutes les conséquences utiles pour s’organiser afin de se mettre à la hauteur des enjeux électoraux.

Au Mali, il a une CENI, une COURS Constitutionnelle, un Bulletin unique, mais tout cela n’a pas empêché l’opposition à crier à une « fraude massive ».

Ces innovations dans le processus électoral ne sont donc pas une panacée, et ne peuvent se substituer ni à l’expérience électorale des peuples, ni aux rapports de force sur le terrain entre les prétendants au suffrage du peuple.

De même, l’agitation dans les réseaux sociaux qui est exclusivement axée sur les  » dénonciations » et autres ‘accusations », ne saurait se substituer au programme par rapport auquel le peuple est appelé à se définir.

Elle ne peut pas aussi se substituer à l’organisation d’un vaste rassemblement, nécessaire à faire pénétrer le programme dans les masses, pour le transformer en force matérielle en mesure d’encadrer l’expression du suffrage du peuple dans les bureaux et centres de vote, et de la faire respecter.

Ainsi, l’audience obtenue par l’opposition malienne dans les réseaux sociaux et au sein de la diaspora, grace aux  » dénonciations », n’a pas su se transformer en cette force matérielle, au grand désarroi de l’opposition qui crie à la fraude et à la corruption des membres de la Cours Constitutionnelle, qu’elle a récusé en sollicitant la Minusma à se substituer à elle, pour certifier les résultats.

C’est le coup d’Alassane Ouattara contre Bagbo en Côte d’Ivoire, que Soumaïla Cissé rêvait de rééditer au Mali.
Mais contrairement à la Côte d’Ivoire, les USA et la Minusma, ont rejeté immédiatement cet appel, et ont exigé le respect des Institutions du Mali chargées du processus électoral, tandis que la France, malgré son mécontentement officièlement proclamé de la gestion d’IBK de l’Accord de paix d’Alger, et ses accusations « d’incompétence et de corruption de son régime », s’est abstenue prudemment.

Le projet de « dégagisme » d’IBK s’effondrait ainsi comme un château de carte, et cet échec est resté comme une « artère » à travers la gorge de tous ceux qui rêvaient d’alternance à l’issu de la Présidentielle.

Le peuple Malien, le patriotisme de ses cadres, et la vigilance de la CEDEAO, de l’UA et de l’ONU, ont sauvé un processus électoral qui a pu surmonter des épreuves inédites dans l’histoire africaine des élections.

Nul n’ignore que ce processus électoral s’est déroulé dans un contexte d’insécurité ambiant, et a connu la grève de « Préfets et Sous- Préfets, lors de la distribution des cartes d’électeurs, et la grève générale des Magistrats « sans service minimum » au moment des élections proprement dites.

Malgré ces défis, la distribution des cartes d’électeurs fut estimée satisfaisante par la communauté internationale, et les Magistrats membres de la CENI et de la Cours Constitutionnelle, ont refusé de participer à la grève, dont le but manifeste était d’empêcher la tenue de la Présidentielle à date échue !

Après tous ces défis surmontés avec panache, le peuple Malien est parvenu à exprimer son suffrage dans des conditions de sécurité et de transparence hautement appréciées par tous les observateurs maliens et étrangers !
Ceux qui ont misé dans la déstabilisation du Mali à l’occasion de cette Présidentielle, pour prendre son contrôle par la rue, ont lamentablement échoué.

Soumaïla Cissé et ses soutiens devraient en prendre la pleine mesure, et renoncer à leur agitation qui risque de mettre en péril les acquis démocratiques du peuple Malien, par des réflexes sécuritaires du pouvoir qui ne peut pas laisser la chienlit s’installer durablement dans la Capitale.

Le peuple Malien vient ainsi de servir à toute l’Afrique, une formidable leçon de dignité, de sérénité, et d’attachement aux valeurs républicaines et démocrates, qui structurent son avenir qu’il a décidé de prendre en main.
Soutenons- le largement pour les générations à venir au Mali et dans toute l’Afrique.
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Ibrahima SENE PIT/SENEGAL
Dakar le 4 Septembre 2018

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