Le Maroc est un des principaux partenaires stratégiques du Sénégal en matière de coopération militaire. Ce qui remonte à la fin des années 60. Car, avant même la création de l’Ecole nationale des officiers d’active (ENOA), le Maroc figurait au nombre des pays auxquels le Sénégal faisait appel pour la formation de ses officiers.
Ce soutien qui se fait gratuitement et sans contrepartie est encore de rigueur pour des dizaines de sous-officiers sénégalais qui profitent annuellement d’une formation dans les académies marocaines où ils bénéficient d’une formation à travers des stages d’application d’infanterie, de cavalerie et des différentes spécialités de l’Armée de Terre, de Mer et d’Air. Au total, ce sont près de 1800 officiers et sous-officiers sénégalais des trois armées (Terre, Mer et Air) qui ont suivi une formation initiale de perfectionnement ou des stages dans les différentes écoles et académies militaires des Forces armées royales du Maroc. Et chaque année encore, le Sénégal envoie au Maroc plus de 30 officiers et sous-officiers qui vont s’y former.
Aujourd’hui que le contexte géopolitique sous régional et international voit le projet terroriste mondialisé s’étendre davantage de l’Afrique du nord à l’Afrique de l’ouest, le Maroc a une expertise avérée à partager avec le Sénégal qui n’est pas qu’un simple spectateur dans cette donne.
Puisque comme au Nigeria et plus près du Sénégal au Mali, les terroristes instrumentalisent la religion comme couverture, pour davantage développer des modes de recrutement, d’embrigadement, de conditionnement des sentiments et des cerveaux, afin de les inscrire dans un projet qui annihile le droit à la vie, les valeurs de coexistence et pour renie « l’autre ».
Or le Maroc qui a déjà été frappé par les attentats de mai 2003 a su développer une résilience pour mettre en place une stratégie de lutte contre le terrorisme efficiente. Une stratégie que le Groupe de Recherche International des Etudes Trans-régionales et des Zones Emergentes juge préventive et multi-axiale.
L’action sécuritaire est à la fois liée à la restructuration du champ religieux et également à une approche sociale qui place l’humain au centre du développement pour combattre la précarité et la marginalisation. Le rôle des marocains qui ont combattu en Afghanistan, puis en Bosnie et aujourd’hui au Yémen, était et reste central dans l’encadrement des cellules démantelées et la création de connexions avec des organisations à l’étranger de sorte qu’il leur a jusqu’ici été impossible de mimer des expériences telles que celle de l’Algérie par exemple.
Le président Macky Sall a donc beaucoup à gagner de l’expérience marocaine. Ce qui est un enjeu majeur puisque Le Sénégal est partie prenante des coalitions anti terroristes au Mali et au Yémen.
Outre la formation qui devra maintenant intégrer les aspects complexes de la lutte contre le terrorisme, le Sénégal et le Maroc coopèrent aussi dans le domaine de l’équipement militaire. Rabat apporte ‘’une aide importante » à Dakar saluée dans la haute hiérarchie des Armées du Sénégal pour ‘’la spontanéité et la discrétion » qui entourent les réponses favorables des autorités militaires marocaine aux requêtes de leurs collègues sénégalais. Les équipements qu’offre le Maroc au Sénégal concernent divers matériels tels que les équipements majeurs de l’Armée et des équipements de soutien à l’homme. Le Maroc a, par exemple, participé aux premières campagnes de déminage en Casamance.
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