});












Les gendarmes matent les étudiants de Ziguinchor !

= 2831

La gendarmerie nationale a intercepté, hier matin, à la sortie de Bignona, les 70 étudiants de l’Université Assane Seck de Ziguinchor qui avaient quitté la capitale du Sud lundi pour rallier Dakar dans le dessein de rencontrer le chef de l’Etat au Palais pour lui exposer leurs problèmes.  La matinée d’hier a été chaude pour les étudiants de l’Université Assane Seck de Ziguinchor.

Ces étudiants qui ont entamé, lundi matin, une marche vers le Palais présidentiel à Dakar pour faire part au chef de l’Etat de leurs préoccupations relatives notamment à leurs difficiles conditions d’étude du fait du manque d’infrastructures, se sont heurtés hier matin à un impressionnant dispositif de la gendarmerie, renforcé par des éléments de l’armée. Les faits se sont produits à la sortie de Bignona, alors que les étudiants poursuivaient leur 2e jour de marche vers la capitale sénégalaise.

Retour «forcé» des étudiants à Ziguinchor Les hommes en bleu qui semblent faire comprendre aux étudiants qu’ils n’ont pas le droit de poursuivre leur marche, ont déclenché une stratégie pour les repousser. Des matraques et autres ont été brandis contre les étudiants pour les disperser et les empêcher d’aller au bout de leur logique. Ces étudiants marcheurs au nombre de 70, dont une fille, ont ainsi été sévèrement malmenés par les forces de l’ordre de Bignona. «C’est tout un arsenal de gendarmes qui étaient en face de nous, armés jusqu’aux dents avec leurs matraques et tout.

Ils nous ont malmenés en nous disant que nous n’allons pas poursuivre notre marche. Nous pensons que la gendarmerie n’a pas le droit de nous matraquer, de nous chasser partout dans Bignona. C’est une injustice que toute la population de Casamance doit dénoncer. Et nous accusons le préfet de Bignona qui a donné des instructions pour qu’on nous massacre», a dénoncé Ousmane Bâ, porte-parole des étudiants joint par téléphone, peu après l’intervention musclée des forces de sécurité.

Ces étudiants ont fait savoir que les gendarmes ont dit avoir reçu «des instructions très fermes du gouverneur de la région de Ziguinchor, Ibrahima Sakho», pour les empêcher de poursuivre leur procession vers la capitale sénégalaise. Dans ce accrochage, six étudiants ont été arrêtés par les limiers et conduits à la brigade de gendarmerie de Bignona. Il s’agit de Mamadou Seydou Aïdara, Ndiouga Bâ, Landing Goudiaby, Boubacar Sadio, Ibrahima Corréa et Abdallah Niang.

Des étudiants qui ont été finalement libérés en début de soirée.  Intervention salutaire du député Mamadou Badji Les étudiants qui avaient manifesté la volonté d’en découdre avec les forces de l’ordre, ont fini par calmer les nerfs. Cela, grâce à l’entregent du député Mamadou Badji de Ziguinchor. Le parlementaire qui a effectué le déplacement sur Bignona a réussi à les dissuader, avant de mettre un bus à la disposition de la soixantaine d’étudiants pour les faire regagner Ziguinchor.

L’honorable député a promis de porter le combat auprès des autorités pour que des avancées puissent être notées dans les revendications des pensionnaires de l’université Assane Seck. «Puisque les gendarmes armés jusqu’aux dents ont bloqué la route pour nous empêcher de poursuivre notre marche, nous avons maintenant décidé, sur demande de l’honorable député Mamadou Badji, de retourner sur Ziguinchor.

Nous le remercions vivement puisqu’il s’est aussi engagé à faire libérer nos camarades sous peu», a indiqué l’étudiant Ousmane Bâ qui confirme la suspension de leur initiative.  Une réponse à l’«injustice» Les étudiants ne comptent cependant pas laisser passer cette manœuvre des autorités. «Nous retournons sur Ziguinchor, mais ce qui est sûr c’est que nous allons apporter une réponse à toute cette injustice là que nous venons de subir», ont-ils averti.

Très en colère, les étudiants ont toutefois pu s’asseoir autour d’une même table avec le gouverneur Ibrahima Sakho, à leur arrivée de Ziguinchor, en présence du facilitateur, le député Mamadou Badji. Des promesses ont été faites par les hautes autorités pour la satisfaction, dans les 15 prochains jours, d’une bonne partie des revendications des potaches. Reste maintenant à laisser le temps au temps !

Leave a Reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *