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L’autonomie alimentaire doit être considérée comme un pan entier de la souveraineté Nationale.
Comme le soulignait Machiavel, la sagesse c’est aussi se reposer sur ce qui nous est propre et non sur ce qui est à autrui.
Cette maxime est d’autant plus digne de considération dans le cadre de l’alimentaire que les populations, où qu’ils puissent se trouver, se soucient avant tout de leur pain.
Avoir une autonomie alimentaire, c’est parer aux turbulences qui peuvent à tout moment surgir dans une économie internationale financiarisée où le fictif a pris le dessus sur le réel, et où la démarche prédatrice des capitalistes fait peu de cas de la fourniture de pain accessible aux couches sociales défavorisées.
Un pays comme le Sénégal doit impérativement aller vers l’autonomie alimentaire en intensifiant la production agricole et en densifiant le tissu industriel y afférent, et ce par le biais de systèmes productifs localisés flexibles et compétitifs.
Une telle démarche nous mettrait non seulement à l’abris de l’humeur versatile des producteurs et groupes d’intérêt internationaux mais, par dessus tout, nous positionnerait en fournisseur dans les chaines de valeurs de l’agroalimentaire internationale pour soutenir notre balance commerciale.
Une démarche souhaitable si l’on considère la capacité des systèmes productifs locaux à créer de l ‘ emploi. Leur endogenéité, bien articulée, est source de stabilité et de dynamisme.
La « troisième Italie » en est une preuve. L’autonomie alimentaire, par l’accès facile au pain qu’elle promet, est un vecteur incontournable de la stabilité sociale.
Elle a, par là, la capacité de taire certaines velléités humaines qui, en son absence, sont de potentielles sources de crise.
Mais s’ orienter résolument vers l’autonomie alimentaire, c’est se determiner à soulager son peuple. C’est ne pas sauter une étape fondamentale qui peut à tout moment constituer une épine au le développement d’un pays.
Mouhamadou Lamine Bara LO
