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face aux députés cet après-midi, le Premier ministre devra apporter des réponses claires à certaines questions brûlantes de l’heure : coupures d’électricité, de l’eau, la Cité Tobago, le rapport de l’Ige, le réaménagement gouvernemental entres autres. On ne peut, par contre, jurer de rien : car il a reçu le questionnaire à l’avance.
A 15 h, le Premier ministre fera face aux députés acquis majoritairement à sa cause. De toute façon, ce face-à-face, sans le banaliser, ressemble plus à un maquillage politique pour permettre à Mahammad Boun Abdallah Dionne de dérouler son jeu au sein de l’Hémicycle où les applaudissements l’emporteront probablement sur les préoccupations nationales. Car, il a reçu le questionnaire à l’avance dans son bureau. Quel dommage ! Sans cette dose d’improvisation, cet exercice, salué par le monde politique, perd un peu de son sel et de sa solennité.
En oubliant leurs intérêts électoralistes, les parlementaires lui ont soumis sans doute des préoccupations majeures de leurs concitoyens. Depuis quelques jours, l’Etat fait face à de sourdes revendications sociales qui vont pousser Mahammad Boun Abdallah Dionne à donner des pistes de sortie de crise.
Aujourd’hui, les coupures de courant noircissent le quotidien des Sénégalais qui observent le ramadan. Le limogeage du directeur de la Senelec, Pape Alé Dieng, et la mutation du ministre Maïmouna Ndoye Seck aux Transports aériens et au tourisme offrent un simple réconfort aux usagers qui supportent mal les errements de la Société nationale d’électricité qui fait face à des problèmes structurels et conjoncturels.
Aujourd’hui, il devrait dessiner les nouveaux contours de la politique énergétique. Les collaborateurs de Macky Sall savent qu’au Sénégal, les révoltes populaires se nourrissent souvent des revendications sociales. Dernièrement, les Sénégalais ont connu des journées difficiles à la recherche du liquide précieux. Pourquoi ? Parce que la Senelec faisait des «entretiens au niveau des usines de Keur Momar Sarr». Depuis ce jour, l’eau ne coule plus normalement dans les foyers dakarois.
Par ailleurs, le Premier ministre ne pourra pas éviter les interpellations liées au scandale de la Cité Tobago. Même si l’Etat a pris des mesures en limogeant certaines hauts fonctionnaires, il reste cependant des zones d’ombre à élucider. Les responsabilités dépassent les subalternes mis à la porte. A travers ce scandale, l’Administration a montré ses limites pour prévenir des contentieux.
A l’Hémicycle, le Premier ministre devra se montrer assez loquace pour expliquer la forclusion qui a frappé l’Etat après la saisine du Groupe de travail des Nations-Unies contre la détention arbitraire par les avocats de Karim Wade. L’affaire Omar El-Béchir, le rapport de l’Ige, le réaménagement du gouvernement ne pourraient pas être occultés pour lui éviter des questions gênantes. Malgré l’apparence périlleuse de l’exercice, le Premier ministre est obligé de s’expliquer sur ces questions… d’actualité.
lequotidien.sn