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Cette unité tant déclamée par les hérauts du panafricanisme depuis le début du XXème siècle reste encore une aspiration des peuples.
Le livre sur l’Unité africaine de l’Ambassadeur Baye Moctar DIOP revient sur les ambitions portées par les élites du continent.
Aujourd’hui, l’UA, héritière de l’OUA, reste la référence institutionnelle d’un panafricanisme en devenir. Pourtant, les Etats-Unis d’Afrique ne sont pas près de voir le jour.
Ce livre revient sur les étapes de l’embryogénèse de l’OUA (Organisation de l’unité africaine) et sa naissance en 1963 à Addis-Abeba, dans un contexte historique où la plupart des pays africains tentaient d’abord de se défaire du joug colonial.
Il rappelle la proposition de la session de septembre 1999 à Syrte (Libye) pour une création immédiate d’un Etat fédéral, les Etats-Unis d’Afrique.
Une majorité de leaders l’a jugée prématuré et le projet a été freiné. Les chefs d’Etat ont préféré promouvoir l’intégration régionale par une consolidation de Communautés économiques régionales.
Malgré des outils fonctionnels conçus durant les mutations de l’OUA vers l’Union Africaine, il persiste des archaïsmes et tares congénitales. Ainsi, il n’y a malheureusement pas encore de vote à la majorité « pour l’adoption de certains projets phares du continent ». Le lecteur découvrira les nombreuses raisons de « l’inexistence d’un gouvernement exécutif » d’Afrique
Baye M. DIOP déplore une UA pleurnicharde lorsqu’elle n’est en quérulence, car héritière de la « douloureuse histoire du continent avec une communication figée dans la contestation permanente ».
Par rapport au reste du monde, l’Afrique ne contribue que « pour 3% au commerce mondial, ce qui reste assez marginal » alors que le commerce intra continental constitue environ 10% de ses échanges . En ce qui concerne ses prétentions à sa propre sécurité, l’Union africaine a pu générer un cadre architectural de paix et sécurité en Afrique. Mais, il n’y a que 13 pays qui constituent la force CARIC – Capacité Africaine de Réponse Immédiate aux Crises et la majorité de ces Etats n’est pas à jour pour sa cotisation annuelle.
Les potentialités sont énormes, d’un continent qui regorge de « 60% des terres arables non exploitées et 12% des réserves pétrolières mondiales « Soixante douze pour cent de sa population est âgée de moins de 30 ans. »
L’auteur explique comment, en tirant parti de ce dividende démographique, l’Afrique pourra respecter son Agenda 2063. Il s’agit « d’optimiser l’utilisation de ses ressources au profit des peuples »
Ce livre est donc une adresse aux Nations et une invite à sa Diaspora. Ensemble, elles devront réinventer des horizons à l’instar des pionniers de 1963, aborder les défis actuels dans un monde de compétitivité globale. La jeunesse africaine doit s’assumer sans grever les potentialités du continent. Il lui leur faudra vaincre les migrations périlleuses, les défis environnementaux et assurer sa sûreté alimentaire.
Tels sont autant de motifs d’optimisme déclinés dans le livre de DIOP.
Docteur Alioune DIOH
* Du livre de Baye Mactar DIOP