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Souvent confrontée à la question, la procureure de la Cour Pénal Internationale, Fatou Bensouda, a choisi de ne plus tourner autour du pot. « La réalité c’est que c’est l’Afrique qui est venue à la CPI, ce n’est pas la CPI qui est allée en Afrique », a-t-elle affirmé samedi dernier en conférence de presse, alors qu’elle répondait de nouveau à une question sur le pourquoi la CPI n’intervient qu’en Afrique.
En répondant ainsi, la procureure de la CPI a appelé à « regarder les faits ». Ces faits, indique Fatou Bensouda, c’est que sur les huit enquêtes qui ont été ouvertes sur le continent, cinq ont été à la demande des États africains concernés. En outre, 34 des 54 États africains font partie du statut de Rome — c’est ce statut qui a créé la Cour Pénale Internationale.
Dans la foulée, aux détracteurs qui pensent que la CPI cible l’Afrique, Fatou Bensouda les appelle à penser aux victimes. « Lorsque vous posez ces genres de questions, essayez d’avoir à l’esprit les victimes. On parle de centaines ou de milliers de victimes d’atrocités… », les a-t-elle interpellés.
Pour Fatou Bensouda, ceux qui posent ce genre de question ne pensent qu’à protéger les leaders, les chefs ou auteurs des crimes. « On ne pense qu’à protéger les auteurs des crimes », a blâmé Bensouda avant d’appeler à « changer de perspectives pour donner la priorité aux victimes ».
L’occasion était pour la procureure de la CPI de rappeler que la CPI n’intervient qu’aux cas où l’option d’une justice nationale n’est pas adoptée.