Vous en étiez l’invité. Au cours de votre face à face avec le journaliste, vous avez tenu des propos qui n’honorent pas votre rang et votre statut de diplomate. Excellence, vous avez déclaré sur l’affaire KARIM WADE avec un ton tranchant je cite : « C’est un non-lieu pour Karim WADE qui serait une surprise ».
Encore faudrait-il commencer par le commencement. Tenir de tels propos sur une affaire pendante en justice est irresponsable et indigne de la part d’un diplomate en service dans un pays étranger.
Vos propos sont impardonnables pour un homme respectueux de la loi et des droits humains.
En effet Excellence, l’article 11 de la Déclaration des droits de l’homme dispose en son aliéna 1 : 1 que : « Toute personne accusée d’un acte délictueux est présumée innocente jusqu’à ce que sa culpabilité ait été légalement établie au cours d’un procès public où toutes les garanties nécessaires à sa défense lui auront été assurées ». En d’autres termes Excellence Monsieur l’ambassadeur, Karim WADE bénéficie de ce que l’on appelle la présomption d’innocence. Il apparait que vous avez violé votre devoir de réserve en tant que diplomate. Plus grave encore, vous donnez le véridique du jugement avant la fin du procès. Ce qui du reste est inamissible. Excellence, vous oubliez que Monsieur Karim WADE est entre les mains de la justice sénégalaise. Par conséquent, en tant qu’Ambassadeur, il ne vous est pas permis de tenir de tels propos sous aucun prétexte. Excellence, le Sénégal est une République qui a adhéré à la Charte des Nations UNIES qui dit : « Le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, ou droit à l’autodétermination, est le principe issu du droit international selon lequel chaque peuple dispose d’un choix libre et souverain de déterminer la forme de son régime politique, indépendamment de toute influence étrangère. L’exercice de ce droit est en général lié à l’existence d’un État spécifique au peuple en question, État dont la pleine souveraineté est souvent envisagée comme la manifestation de la plénitude de ce droit. Il s’agit d’un droit collectif qui ne peut être mis en œuvre qu’au niveau d’un peuple. ».
Excellence, vos agissements relèvent d’une ingérence inacceptable dans les affaires intérieures du Sénégal. Nous les refusons et les condamnons fermement. Je vous interpelle, Excellence ambassadeur, pour que cessent ces comportements indignes de la France pays des Libertés et des droits humains. Dans l’attente des excuses circonstanciées de votre part, je vous prie de croire, Excellence Monsieur l’Ambassadeur à l’assurance de ma profonde indignation.
Papa Makhtar Diallo
Président des Indignés DU SENEGAL