Touba est-elle devenue une ville plus sûre ? En tout cas, on y voit de moins en moins les séries de cambriolages et autres actes de vandalisme. Car, il ne se passait guère une quinzaine de jours sans que de tels actes ne soient notés dans la ville sainte qui trainait la mauvaise réputation de « ville repère » des grands bandits et autres repris de justice. Aujourd’hui, les commerçants du célèbre marché « Ocass » de Touba ont désormais l’esprit tranquille. Fini le temps des vols. « Les choses ont beaucoup changé ces temps-ci. On n’est plus confronté aux vols et autres cambriolages. Toutefois on fait encore face aux incendies causés par les nombreux courts-circuits qu’on note souvent », témoigne Seyni Dieng, l’un des responsables du marché. Le bijoutier Samba Thiam appuie le délégué du marché. « Cela fait belle lurette que je n’ai pas entendu de cas de vol. Je rends grâce à Dieu même si je n’ai jamais été victime de cambriolage », dit le bijoutier. Même dans la zone des « réseau-man », nom donné aux vendeurs de portables, où on dénichait souvent les receleurs et autres larcins, le calme est revenu. Mais cela est en grande partie lié à l’organisation des vendeurs eux-mêmes qui ont construit trois postes de police pour une meilleure sécurité des lieux.
- A Touba, dans le marché « Ocass » comme dans les différentes artères, la police organise des patrouilles de jour comme de nuit. Ce qui a permis de dissuader les éventuels perturbateurs.
- L’important travail abattu par le commissaire Bécaye Diarra et ses hommes a fait ses effets. « Il y a une année environ on ne restait pas un ou deux jours sans constater des cas d’agression, de cambriolage, de vol à main armée, etc.
- L’autorité policière, consciente que Touba recèle de ces individus nuisibles à la société, a doté la police spéciale de Touba d’éléments en nombre et éventuellement d’un renfort d’un détachement du Gmi qui est assez costaud. Ce qui a permis de juguler ce fléau. Depuis lors, on n’entend presque plus de vol à main armée, de cambriolage, puisque la police est présente partout », explique le commissaire Diarra. Aujourd’hui, la police a investi beaucoup de milieux et semble avoir mis la main sur tous les éléments nuisibles. Chez les « réseau-mans » par exemple, le désordre n’est plus permis. Chaque vendeur est désormais connu, identifié et même badgé. Une bonne organisation qui leur a permis de détecter les individus malintentionnés. « Si on soupçonne une personne d’avoir volé et de vouloir receler un téléphone portable, on l’amène au poste. On organise notre propre sécurité. Aujourd’hui, chaque personne peut circuler librement dans le réseau sans pour autant craindre d’être volé », souligne Babacar Mbaye, le président de l’association des réseau-man de Touba.
Le va-tout de la gendarmerie
Si au sein de la ville sainte, la sécurité est revenue dans les quartiers environnants appelés « Santhianes » car la gendarmerie est en train de jouer son va-tout. Aujourd’hui, en plus du commissariat spécial, Touba abrite aussi un escadron de la gendarmerie doté de 150 éléments. « Avec l’escadron, nous pouvons effectuer des visites de secteurs, faire des nomadisations avec des effectifs assez conséquents qui permettront de faire des contrôles plus poussés de personnes et de véhicules », soulignait le lieutenant-colonel Adama Guèye, commandant de la légion Centre-ouest, lors de l’inauguration de cette nouvelle infrastructure. A l’heure actuelle, les nouveaux quartiers, de même que les localités comme Ndindy sont devenus des lieux où il fait bon vivre. Seulement, comme dans beaucoup de localités du pays, la ville sainte où il est strictement interdit de fumer la cigarette, des fumeurs de chanvre indien y sont souvent arrêtés et déférés.