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Serigne Abdou Ahad Gainde Fatma sur la sortie de Idrissa Seck sur «MAKKA» et «BAKKA» .

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En prélude du magal du Leylatoul Khadar 2018, Serigne Abdou Ahad Gainde Fatma a placé quelques mots sur l’actualité brulante de ces derniers jours marquée par l’affaire Idrissa Seck.

Selon le guide religieux cette bourde ne peut en rien entacher les relations entre Touba et Tivaone.

Le président de la commission culture et communication du grand magal est aussi longuement revenu sur les préparatifs de ce grand événement religieux sous l’ère de Serigne Mountakha Bassirou.


Abdoul Ahad Mbacke le Leylatou khadar dans la ville sainte sera célébré ce 7 Juin. Quelles sont les innovations majeures par rapport aux éditions précédentes?

Le Leylatou khadar marque la nuit durant laquelle le saint Coran est descendu.

C’est une nuit « meilleure que mille mois » nous enseigne le Livre Saint. Sokhna Maïmouna khadim Rassoul l’a célébrée près de cinquante ans.

Elle était consciente de son importance et de la place du Coran dans la vie de Khadim Rassoul. C’est ainsi qu’elle a donné à cette nuit ses lettres de noblesse et sa famille continue de perpétuer cette longue tradition.

Chaque année le comité d’Organisation procède à des innovations majeures pour répondre aux attentes des fidèles. Nous reconduisons les conférences qui constituent la marque de fabrique de l’organisation avec des thèmes variés et parfois avant-gardistes.

Nous profitons de ces conférences pour rendre hommage à de grandes figures du mouridisme tels Cheikh Mouhamadou Moustapha, Mame Cheikh Ibrahima Fall, Sokhna Marema Kounta sœur cadette de Serigne Fallilou… entre autres

Le comité d’organisation dans sa volonté de consolider l’unité de la Communauté a décidé d’initier une nuit en co-organisation avec les familles de Serigne Modou Faty Khary et de Serigne Afia Bousso qui organisent elles-aussi   le Leylatou khadar.

Le panel sur l’éducation sera aussi un moment fort de l’édition de cette année avec la participation de grands intellectuels de Touba et d’ailleurs.

Nous avons par ailleurs élaboré un plan de communication pour accompagner les différentes manifestations.

Le Magal de Touba sera célébré au mois d’Octobre. Vous êtes le Président de la commission communication et culture. Confirmez-vous la reconduction de l’ensemble des membres du comité d’organisation ? 

C’est naturellement que le comité a été reconduit serait-on tenté de dire à cause de l’énorme travail abattu mais c’est une décision souveraine du Khalife qui a confirmé Serigne Bassirou  Abdou Khadre

Quel bilan tirez-vous des dix années que le Président a passé à la tête du Comite du Magal de Touba?

C’est un bilan largement positif avec une équipe soudée, solidaire, dévouée à la cause du mouridisme et compétente.

Ce n’est pas seulement l’organisation du grand magal qui été révolutionnée, mais tous les événements religieux qui ont atteint aujourd’hui un niveau appréciable en terme de qualité d’organisation, de densité du discours, de brassage socio religieux, d’ouverture à l’internationale, de maîtrise des différentes dimensions et impacts dans la société.

Aujourd’hui nous sommes mieux outillés pour interagir avec les différents partenaires qui interviennent dans l’organisation.

En répertoriant des reproches qui vous ont été souvent faites dans la gestion du grand magal, pensez-vous l’élargir à d’autres compétences pour mieux réussir votre mission? 

Aucune œuvre humaine n’est parfaite. Le comité s’impose aujourd’hui comme une organisation ouverte composée de ressources humaines compétentes variées aux cursus différents qui font sa richesse.

Les critiques rentrent dans l’ordre normal des choses. Tant qu’elles sont justes et objectives il faut leur prêter une oreille attentive tout en  ayant en ligne de mire la vision et les objectifs visés.

Dans le cas contraire il faut refuser de se faire distraire.

Chaque année de nouvelles compétences viennent étoffer les différentes commissions et c’est ça qui fait notre force aujourd’hui.

Pour son premier magal qu’est-ce que vous proposerez au nouveau khalife comme innovation de taille pour marquer la rupture?

Il n’y a pas de rupture dans le jargon du mouridisme.

Nous travaillons dans la continuité. N’oubliez pas que Serigne Mountakha était le Diawrigne des troupes.

C’est lui qui venait présider certaines grandes manifestations organisées durant le magal.

Donc  la continuité s’impose parce qu’il est devenu lui-même le guide suprême de la communauté.

C’est aussi la tradition du Comite de concevoir des programmes avec un contenu toujours innovant.

Cette année ne fera pas exception. Vous vous en rendrez compte au moment où le programme sera dévoilé.

Parlons un peu politique. Est-ce que Cheikh Abdou maintient toujours son soutien à Macky Sall ?

Je n’aime pas trop parler politique quand je suis dans l’effervescence de l’organisons de Magal pour respecter une certaine éthique par rapport à un bien commun que j’ai la responsabilité de manager au mieux pour l’intérêt de la Communauté.

Mais c’est cela qui fait à la fois la richesse et la complexité de notre pays.

On est Serigne, talibé et Citoyen. Il est essentiel de savoir faire preuve de discernement pour respecter certains fondamentaux et éviter les amalgames préjudiciables.

Pour revenir à votre question, j’ai effectivement  réaffirmé mon soutien au Président Macky Sall et le moment venu je m’investirai pleinement.

Vous êtes toujours optimiste pour renverser la tendance dans une zone parfois hostile à Macky comme Touba? 

L’espoir est permis, la dynamique est positive et en faveur du président.

Entre le référendum et les législatives en une année l’écart est passé de plus de 35000 voix à moins de 13000 voix.

Il faut continuer à travailler avec méthode, dans l’unité et le respect du statut de la ville sainte de Touba.

La réussite est au bout de l’effort.

Et vue les nombreuses réalisations faites sans tambour ni trompette nous espérons que cette tendance sera bientôt renversée

Malgré vos nombreuses réalisations les résultats ne suivent pas. Qu’est ce qui ne fonctionne pas à l’APR?

Ne me demandez pas de mettre le doigt là où ça fait au risque d’orienter des adversaires qui ne manqueront pas de l’exploiter.

Le plus important c’est de travailler dans l’unité et que tous les responsables nationaux et locaux comprennent que l’électorat de Touba est suffisamment important au point d’être indispensable dans l’optique d’une victoire au premier tour.

Et j’ai bien dit indispensable.

Que vous inspire la sortie d’Idrissa Seck sur Makka et Bakka et le doute sur le lieu de pèlerinage qu’il aurait  lui-même semé dans la tête de certains musulmans selon certains religieux?

Écoutez !  Il a fait une erreur. On peut même dire une grosse bourde. Mais à partir du moment où il s’est excusé je ne vois pas l’intérêt de continuer d’alimenter la polémique. Pour moi le débat devait être clos depuis sa deuxième conférence de presse au cours de laquelle il a reconnu son erreur et a demandé pardon.

Pensez-vous que cette bourde aura un impact négatif pour lui à  la prochaine présidentielle ?

A mon avis ce ne sont pas des propos qui sont de nature à favoriser un candidat dans un pays comme celui du Sénégal où les musulmans aiment beaucoup de prophète Mohamed (PSL).

Maintenant nous sommes à plus de 8 mois des élections et au rythme où vont les déclarations fracassantes, il y va de l’intérêt des candidats de faire très attention.

Les révélations, les anecdotes qui conduisent souvent à des erreurs de communication doivent être évitées.

Le mieux aujourd’hui,  c’est de se concentrer, de  travailler et de rester lucides et vigilants jusqu’au jour J. Parce que la moindre erreur de communication peut se payer cher le jour du scrutin.

Ceci est aussi bien valable pour le pouvoir comme pour l’opposition.

Certains craignent aussi une dégradation des relations entre Touba et Tivaone êtes-vous du même avis ?

Je ne le pense pas. Le khalife s’est exprimé avant-hier et ses propos sont très clairs. Son objectif c’est de renforcer le lègue qu’il a trouvé sur place.

Les liens sont si solidement ancrés au plus haut niveau que rien, ni personne ne peut les entacher.

Nous avons le même ancêtre, vivons la même spiritualité soufie.

Seydi El Hadji Malick et  Cheikh Ahmadou Bamba sont des contemporains,  de très bonnes relations ont toujours prévalues entre Touba et Tivaone.

Je suis moi-même un témoin privilégié du renforcement de ces liens par Cheikh Sidy Mokhtar et Serigne Abdou Aziz Al amine. Serigne Bass Abdou Khadre lui aussi y  a joué un rôle important.

L’actuel khalife des Tidjanes Serigne Babacar Sy Mansour est venu à Touba rencontrer Serigne Mountakha avec un discours mémorable. Les vicissitudes politiciennes ne pourront jamais ébranler la solidité de nos relations.

Et le khalife l’a bien compris.

Je parlais tout à l’heure de respect d’un certain nombre de fondamentaux, je faisais allusion à ces valeurs qui fondent notre commune croyance et qui sont au-dessus de tout.

Vous êtes un des premiers religieux à alerter sur la montée de l’extrémisme en Afrique occidentale. Pensez-vous que notre pays est toujours à l’abri d’une attaque terroriste? 

Personne n’est à l’abri. Il faut féliciter, encourager, et surtout doter de moyens adéquats ceux qui veillent sur notre sécurité.

Le Sénégal avec le président Macky Sall est en train de faire des pas de géants. Mais, continuons à rester unis et solidaire.

N’oublions pas que les richesses minières et gazières découvertes dans notre sous-sol attisent des convoitises. Et certaines puissances sont passées maîtres dans l’art de provoquer  des conflits pour justifier la nécessité d’une  présence étrangère  qui leur permet souvent d’exploiter nos ressources.

La paix n’est jamais acquise. La menace est permanente, donc il faut  un combat  tous les jours  pour tendre vers cette idéale de paix, qu’il faut parfois gagner contre soi-même.

A mon avis nous somme notre propre ennemi.

Nous déconstruisons la paix sans s’en rendre compte avec la faillite d’une bonne partie de nos

élites.

Il suffit d’écouter certains discours pour s’en rendre compte

Vox Populi.

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