«C’est impensable en ce 21è siècle que l’on entasse des enfants innocents dont l’âge moyen est de 7 ans dans une chambre et que ces enfants soient brûlés vifs», Mr Youssou Touré trouve que c’est une situation difficile, et qu’il faut prendre des mesures radicales pour arrêter ce fléau.
«L’utilisation abusive de ces enfants pose des problèmes et frappe notre conscience, parce que nous avons des enfants chez nous; nous qui avons les moyens d’entretenir nos enfants, nous les protégeons», a relevé le secrétaire d’Etat à l’Alphabétisation. Dans le cadre de ce secteur, il dit être prêt à collaborer avec l’ensemble des acteurs, avec les daaras afin de les organiser. Mr Touré propose l’interdiction formelle des châtiments corporels.
Donnant son point de vue personnel, il dira que ces enfants ont certainement des parents qui n’ont pas les moyens pour subvenir à leurs besoins, ce qui n’en fait pas moins des êtres humains. Mais le plus regrettable, selon toujours Mr Touré, c’est qu’aucune suite n’est réservé au traitement dégradant que l’on fait subir à ces enfants. «Tous les jours, je vois défiler des enfants de 5 à 6 ans sans chaussures, avec des plaies ouvertes sur leur corps», s’est-t-il désolé.
Sans vouloir aller jusqu’au bout de sa pensée, «étant dans un gouvernement qui adopte une politique déterminée», il préconise comme solution alternative, des discussions avec l’ensemble des chefs religieux et des acteurs concernés. «Comme on l’a fait avec l’éducation, il faut convoquer des états généraux sur cette question pour discuter avec les marabouts, les enseignants du coran, les partenaires», a-t- il préconisé.
Au cours de ses déplacements, Mr Touré a témoigné avoir vu à la sortie de Kaolack, un enfant qui souffrait terriblement et dont personne n’a voulu s’occuper : «il avait une plaie qui l’empêchait de marcher correctement, il avait faim, il était en situation alarmante et il est donc temps que la société se pose des questions afin de prendre des mesures qui ne sont jusque-là pas faciles pour un gouvernement ou pour président de la République.»
Quant à Mme N’dèye N’diaya N’doye, présidente de l’Association SOS-Équilibre, elle estime que c’est une situation tout simplement déplorable. «C’est quelque chose que nous vivons; il existe des endroits où chaque matin, à 7 heures, il y a de petits enfants qui sont dans la rue…Il faut que l’Etat prenne ses responsabilité pour ramener ces enfants auprès de leurs familles, même par des mesures coercitives, au besoin…»
Act. Dèv.