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TOUBA – OUMAR MAAL:«Les armes des policiers ne sont pas faites pour être utilisées contre les citoyens»

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Le Directeur de la Sécurité publique, Oumar Maal, s’est beaucoup appesanti hier, sur les valeurs et principes de la Police. Pour le commissaire divisionnaire de classe exceptionnelle, l’arme du policier ne doit pas servir à tuer un citoyen. C’était à l’occasion du départ de Yaya Tamba et de l’installation du nouveau commissaire spécial de Touba, Bécaye Diarra.

«Un constat poignant a été fait quelque part à Dakar concernant l’accueil du public au niveau des postes de police. C’est parce que nous travaillons au service exclusif des populations, que nous avons le devoir d’assister, de participer à la formation, de les informer et de les orienter», a dit le Directeur de la Sécurité publique.

«Il nous revient de considérer tout individu comme on aurait considéré nos proches. Ce que nous ne ferions pas à un père, à une mère, à un frère, une sœur, il ne faudrait pas qu’on le fasse à un père, à une mère, à un frère, une sœur d’autrui.

La considération et le traitement réservés au public, c’est à ces niveaux que réside toute la problématique», a-t-il ajouté. «Autant le public vous doit du respect, autant vous le lui devez. Le policier, en toute circonstance, doit savoir raison garder, en comprenant que le rôle du policier n’est pas répressif. Quand quelqu’un arrive au poste de police, désemparé, inquiet, troublé, il est demandé au policier de ne pas en rajouter.

Le rôle du policier s’inscrit dans le cadre d’une prévention et la prévention consiste à informer, éduquer, assister et orienter», rappelle-t-il. «Et pour tout cela, il faut d’abord savoir et pour savoir, il faut apprendre et pour apprendre, il faut comprendre, car on n’enseigne pas ce qu’on n’a pas compris.

Le policier est avant tout un éducateur. Si le policier n’arrive pas, à travers une approche de nature à lui permettre de lire dans le visage de son interlocuteur, son esprit, ce pourquoi il est devant lui, il aura failli à sa mission», fait savoir Oumar Maal.

«Au contraire des militaires qui ont en face d’eux des ennemis au champ de bataille, et qui peuvent faire usage de leurs armes à tout bout de champ. Nous, nous avons devant nous des adversaires momentanément égarés qu’il faut ramener à la raison.

C’est pourquoi les armes dont nous sommes dotés ne sont pas faites pour être utilisées contre les citoyens. Les armes que nous possédons sont là pour la dissuasion. Le militaire peut blesser ou tuer, mais nous autres policiers, au terme d’une opération de maintien ou de rétablissement de l’ordre public, si l’on enregistre le moindre blessé, l’opération est un échec, a fortiori s’il y a mort d’homme.

C’est pourquoi je vous exhorte à vous exercer davantage dans les arts martiaux pour utiliser le moins possible ou pas du tout, les armes dont vous êtes dotés», a insisté le commissaire de police de classe exceptionnelle. «C’est possible, c’est à hauteur d’homme : dominez vos pulsions, vos passions, restez zen.

Car une chose est certaine et nous autres policiers, nous devons l’assumer, c’est qu’à travers le monde, sous tous les cieux, il n’ y a pas une police adulée par sa population. Et pour autant, cela ne nous décourage pas, bien au contraire, c’est une source d’inspiration, un motif d’encouragement pour être plus proche de la population», conclut-il.
L’OBS –

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