Moustapha Niasse et l’envoyé spécial du Parlement iranien ont passé en revue, au cours de cette rencontre, les relations bilatérales entre les deux parlements, se contente-t-on de dire côté officiel, mais le climat des relations internationales a du peser sur la rencontre. Le Sénégal vient de manifester son total soutien à l’Arabie Saoudite en mobilisant un contingent de 2100 soldats en vue de participer à l’opération « Tempête décisive » avec la guerre civile au Yémen. Ryad soutient le gouvernement en place alors que les Iraniens sont le principal soutien des rebelles Houties.
Même si les relations économiques entre les deux pays sont dynamiques avec des foires commerciales iraniennes permanentes et le transfert de technologie automobile (Seniran Auto), Dakar et Téhéran ne sont pas de grands amis depuis quelques temps. C’est seulement en 2013 que les relations entre les deux pays ont repris après une rupture de deux ans.
En effet, le Sénégal avait officiellement rompu ses liens avec l’Iran le 23 février 2011, accusant Téhéran d’avoir livré via la Gambie des armes aux rebelles du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (Mfdc) qui avaient tué au moins 16 soldats sénégalais en décembre 2010 lors d’une série d’embuscades dans le nord Sindian (Bignona).
Ce scandale était intervenu alors que Me Wade soutenait pourtant l’Iran dans son bras de fer avec les Usa et les européens à propos de son programme nucléaire. Le ministre iranien des Affaires étrangères, Ali Akbar Salehi, avait reconnu lors d’un entretien avec l’ancien président Abdoulaye Wade, le 19 janvier 2011 à Dakar, que « l’Iran a eu à livrer plusieurs fois d’importants lots d’armes à la Gambie » qui avaient ensuite été livrées aux rebelles du Mfdc.
Les Iraniens avaient beau démentir, mais les accusations étaient étayées par des faits qui ont conduit à un procès au Nigéria avec l’armateur transporteur de la cargaison d’armes. D’ailleurs, la Gambie avait formellement démenti être destinataire de cette cargaison et avait rompu le 22 décembre 2010 toute relation avec l’Iran pour manifester sa « bonne foi ». C’est seulement à l’occasion d’un sommet de l’Oci, au Caire en février 2013 que le président Macky Sall et l’ancien président Ahmadinejad avaient renoué les relations diplomatiques entre les deux pays.
LigneDirecte.sn