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XXIX ème commémoration du rappel à Dieu du Professeur Cheikh Anta Diop .

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La construction africaine pour le développement de l’Afrique est aujourd’hui loin du rêve commun à Kwame Nkrumah et à Cheikh Anta Diop. Le courage de faire cette constatation douloureuse devrait inciter à l’action lucide et encourager auparavant à examiner froidement les vraies voies d’accélération de l’intégration africaine pour le développement.

La réalité peut désespérer plus d’un au vu de la situation de l’Afrique, mais il n’ y a pas d’autre choix de lucidité et de conscience des exigences du développement que l’effort constant pour réduire et supprimer à terme l’écart, très grand aujourd’hui, entre le grand rêve et la réalité sur les voies du développement de l’Afrique.

En effet, les frontières héritées de la colonisation se sont ossifiées, à l’intérieur des Etats postcoloniaux la volonté d’intégration africaine favorable à des abandons de souveraineté n’oriente pas tous les projets de développement, l’éducation et la formation ne forment pas des Africains et en conséquence l’univers des cadres est devenus micro national.

La grande Afrique est le souci plutôt des hauts intellectuels vieillissants. Mais il faut faire l’Afrique une pour pouvoir développer l’Afrique plus sûrement. Les réalisations pour le développement de l’Afrique sont à situer certes dans les Etats mais aussi, mais surtout dans les relations interafricaines.

La sécurité, dans le contexte d’aujourd’hui est, chez les responsables de la gestion des Etats postcoloniaux, un problème  gravement urgent qui, pour cette raison, peut persuader de ce qu’en a dit Cheikh Anta Diop avant les violences à forme de génocide parfois : «  La sécurité précède le développement ».

Du Mali à la Libye les faits d’agressions et de massacres montrent l’inefficience de regroupements comme la CEDEAO et l’UEMOA en Afrique de l’Ouest. Il faut travailler à réduire à deux les étapes du regroupement africain que sont l’UEMOA, la CEDEAO et l’Union africaine. L’Afrique et chacune de  ses régions suffisent comme étapes de regroupement. Il faut accélérer les pas vers l’intégration qui donnera à l’Afrique la puissance de ses ressources naturelles réunies.

Les infrastructures constituent un levier possible de l’accélération de l’intégration. Mais elles concernent aussi bien la mer, le ciel, le sol que les grands fleuves. Tous ces secteurs sont de grands et importants domaines de multiplication de ce qu’il y a eu de positif dans l’expérience de la compagnie d’Air Afrique.

La coordination de l’exploitation des ressources minières, des hydrocarbures et du gaz doit vaincre les égoïsmes des Etats pour être effective. Le problème est le même concernant l’exploitation des ressources hydriques tout comme l’interconnexion des réseaux électriques par ailleurs à densifier au rythme de la croissance des besoins en énergie.

Il faut des Africains formés à la vision des problèmes d’Afrique plutôt qu’à celle des intérêts micro- nationalistes. L’Afrique doit former ses citoyens réalisateurs du développement.

A cette fin, l’efficacité dans l’action de formation des cadres de l’intégration africaine est que les Etats africains acceptent de coordonner les formations et la recherche à l’image de ce qui se fait, en francophonie africaine, au sein d’un CAMES mieux outillé dans le sous-secteur de l’enseignement supérieur

L’éducation et la formation ont une place à réserver aux langues nationales qui attendent toujours leur introduction résolue dans le système éducatif afin de réveiller la créativité des Africains. Le choix autoritaire est à écarter aujourd’hui en raison du réveil des terroirs et des ethnocultures .

Les résistances seraient des causes de dissensions graves et de désordres. Laisser faire le temps et privilégier la bonne formation des cadres dans le meme moule avec le projet de satisfaire les besoins de l’Afrique en ressources humaines.

Pour accélérer la construction africaine qui fera le développement, il faut raviver les rêves des pères fondateurs des nations africaines et leurs théories dont les idées de Cheikh Anta Diop contenues dans Les Fondements d’un Etat fédéral d’Afrique noire.

La voie salutaire est dans la formation des jeunes et des cadres aux solutions majeures des problèmes de développement. Cette formation privilégiera, pour l’efficacité, les modalités de la gestion démocratique des Etats, mettant en œuvre une éthique de gestion des affaires publiques qui va ancrer dans les mœurs le respect du bien public considéré comme sacré.

Dakar, le 7 Février 2015.
Pour le Secrétariat Exécutif
le Secrétaire Général
Madior DIOUF.

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